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Pourquoi les Français hésitent encore à investir dans l'immobilier ?

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Pourquoi les Français hésitent encore à investir dans l'immobilier ?

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Publié le 06/06/2025 - Mis à jour le 06/06/2025

Les Français ont toujours eu un faible pour la pierre. Pourtant, après une période de fortes incertitudes, l'investissement immobilier ne retrouve pas encore toute sa popularité. Entre taux d'intérêt élevés, déséquilibres du marché et environnement économique tendu, la prudence reste de mise… même si la tendance s'inverse doucement. 

Un marché freiné par la hausse des taux 

La flambée des taux d'intérêt entre 2022 et 2023 a nettement refroidi les projets. Moins de transactions, moins de primo-accédants, et un climat d'attentisme généralisé ont marqué l'année 2024.  

Mais en ce début 2025, l'horizon s'éclaircit. Le taux moyen sur 20 ans est tombé à 3,06 % en février, contre 4,2 % fin 2023 (source : Observatoire Crédit Logement/CSA). Une baisse encourageante, même si elle ne suffit pas encore à déclencher une reprise massive.  

D'ailleurs, près d'un tiers des Français espèrent toujours un taux inférieur à 2 % pour passer à l’acte, un scénario encore peu probable à court termer

Des prix en légère baisse, mais un marché encore tendu 

En France métropolitaine, les prix des logements anciens poursuivent leur repli pour le cinquième trimestre consécutif, avec une baisse de 3,9 % au troisième trimestre 2024. Appartements et maisons sont concernés dans les mêmes proportions.  

Une inflexion salutaire, mais jugée insuffisante par de nombreux acheteurs. Car dans les faits, l'offre reste limitée, le neuf est à la peine et les vendeurs hésitent encore à baisser leurs exigences.  

Plusieurs facteurs expliquent cette tension persistante :  

  • La suppression d'avantages fiscaux sur la construction avec la disparition progressive du Pinel,   
  • L'alourdissement des normes environnementales,  
  • Et un contexte économique qui freine les mises en chantier.  

Résultat ? Une offre réduite, des coûts de projets qui repartent à la hausse, et une pression persistante sur le pouvoir d'achat immobilier. 

Des acheteurs encore prudents… mais plus présents

Malgré tout, les signaux d'un redémarrage sont bien là. Entre fin 2024 et début 2025, les ventes de logements anciens sont passées de 780 000 à 794 000, selon l'Insee. Une évolution modeste, mais significative.  

Mêmes signaux du côté des crédits. En effet, février 2025 marque un rebond après un mois de janvier timide :  

  • +12,5 % de production de crédits en glissement annuel  
  • +28,5 % de prêts accordés sur 12 mois glissants.  

Les acheteurs ne se précipitent pas, mais ils reviennent. Surtout ceux disposant d'un bon dossier ou d'un apport solide. 

Le rôle clé des mesures gouvernementales 

Pour soutenir cette reprise, la loi de finances 2025 introduit plusieurs mesures :  

Le Prêt à Taux Zéro (PTZ) : prolongé jusqu'en 2027, le PTZ est désormais accessible sur l'ensemble du territoire. D'autre part, les maisons individuelles neuves redeviennent éligibles au PTZ. Cette extension du PTZ vise à relancer l'accession à la propriété et à soutenir le secteur du neuf.  

L'exonération temporaire des dons familiaux : jusqu'au 31 décembre 2026, parents, grands-parents, oncles et tantes sans enfants, peuvent transmettre jusqu'à 100 000 € exonérés de droits de donation, dans la limite de 300 000 € par bénéficiaire. Ce coup de pouce fiscal est accordé sous la condition que le bénéficiaire finance dans les 6 mois, l'achat d'un logement neuf ou de travaux de rénovation dans sa résidence principale.  

Le dispositif Loc'Avantages est reconduit jusqu'au 31 décembre 2027, incitant les propriétaires à louer à loyer modéré en échange d'une réduction d'impôt. Initialement il devait prendre fin en 2024, mais le gouvernement l'a reconduit pour compenser la fin de la loi Pinel.  

L'objectif du gouvernement est bien de relancer l'accession à la propriété et l'investissement locatif, mais aussi de soutenir la construction neuve et les rénovations énergétiques ! 

2025, l'année du redémarrage ? 

Le marché immobilier ne s'est pas retourné, mais il bouge. Les taux s'assouplissent, les projets se redessinent, et les acheteurs les mieux préparés reviennent sur le devant de la scène. La prudence reste de mise, mais l'élan repart. Pour les ménages disposant d'un apport ou bénéficiant des aides disponibles, 2025 pourrait bien marquer le vrai redémarrage !